Tu es actuellement en classe de terminale et tu souhaites, pour la rentrée prochaine, intégrer une école tech de référence : école d’ingénieurs, d’informatique, de management du numérique, etc. Pour mettre toutes les chances de ton côté, nous avons rencontré plusieurs établissements de l’enseignement supérieur tech : EPF, ÉSTIAM, ESIEA ou encore la Web School Factory. Concours Avenir, Concours Puissance Alpha, découvre comment ces écoles de renommée recrutent leurs futurs étudiants.
L’univers de la tech regroupe bon nombre d’établissements de l’enseignement supérieur, des écoles d’ingénieurs aux écoles d’informatique, en passant par les écoles de management du numérique. Toutes ne disposent pas du même processus de recrutement pour sélectionner leurs futurs étudiants. Alors que certaines passent par des concours d’accès communs à plusieurs écoles, d’autres préfèrent appliquer leurs propres conditions d’admission. Tu l’auras compris, intégrer une école d’ingénieurs ou une école d’informatique sont deux choses bien différentes. École Polytechnique Féminine (EPF), l’ESIEA, l’ÉSTIAM, Web School Factory, nous les avons rencontrés pour mieux comprendre comment elles sélectionnent leurs étudiants.
Comment intégrer une école d’ingénieurs après le baccalauréat ?
Tu passes le baccalauréat cette année et tu as pour ambition de poursuivre tes études en écoles d’ingénieurs ? Sache qu’il en existe une multitude dont plus de 200 sont accréditées à délivrer le diplôme d’ingénieur. Si certaines disposent de leurs propres modalités d’admission, d’autres passent par des concours d’accès communs à plusieurs établissements. Nous en avons rencontré certaines afin de t’éclaircir sur les modalités d’admission pour entrer en école d’ingénieur.
ESIEA : une admission qui diffère selon le profil
Comme certaines écoles d’ingénieurs, l’admission à l’ESIEA se fait de la première à la quatrième année et en fonction du profil de l’étudiant. Si la majorité des candidats sont des étudiants post-bac, l’ESIEA mise avant tout sur les profils issus d’un baccalauréat général avec des spécialités scientifiques (mathématiques, physique-chimie, etc.). Toutefois, une trentaine de places sont réservées aux étudiants issus d’un baccalauréat technologique (STI2D et STL).
Les épreuves d’admission diffèrent selon les profils des candidats. Ceux qui ont suivi un bac général avec des spécialités scientifiques passent les épreuves écrites via le concours post-bac Puissance Alpha. Cette année, l’ESIEA comptabilise plus de 7 000 candidatures. L’école d’ingénieurs impose un entretien oral afin d’évaluer la motivation de l’étudiant ainsi que ses connaissances sur l’école. Une note d’oral lui est donc attribuée, en plus de la prise en compte des notes des spécialités scientifiques recensées sur Parcoursup.
Concernant les profils technologiques (STI2D et STL), l’admission se fait uniquement via l’étude de dossier. Pourquoi ? Car les notes scolaires reflètent bien leur niveau de connaissances dans les matières scientifiques, en plus de la note du concours. Celles et ceux qui ont validé leur première année et qui souhaitent changer d’école, doivent également passer par le concours Puissance Alpha pour intégrer l’ESIEA.
L’École Polytechnique Féminine (EPF)
L’école Polytechnique féminine (EPF) propose plusieurs formations pour lesquelles les procédures d’admission varient. Celles-ci sont également différentes selon le profil du candidat. Le plus gros flux de candidature à l’EPF est pour la formation d’ingénieur généraliste. La majorité sont issus d’un baccalauréat général avec des spécialités scientifiques tandis que les étudiants issus d’un baccalauréat STI2D représentent un flux moins important. En effet, 25 à 30 places sont disponibles chaque année sur le campus d’EPF Montpellier pour ces profils, contre et 450 pour étudiants en bac général.
Que ce soit pour les étudiants issus d’un bac général ou STI2D, l’EPF passe par le Concours Avenir, un concours d’accès commun qui regroupe aujourd’hui 7 écoles d’ingénieurs, soit 14 campus au total. Ce dernier permet de classer les 9 000 candidats sur la célèbre plateforme Parcoursup. Le processus de recrutement est différent selon les profils des candidats et selon les formations visées.
Les candidats issus du baccalauréat général
Le processus de recrutement pour les bac généraux se constitue aujourd’hui de deux étapes qui sont l’étude de dossier sur la base des éléments présents sur Parcoursup.
En tant qu’école d’ingénieurs, nous nous intéressons plus particulièrement aux éléments scientifiques : les résultats des candidats en classe de première et terminale sur les spécialités scientifiques, mais aussi leurs résultats en français ainsi que leur niveau en anglais. La fiche avenir qui recense les données comportementales du candidat lorsqu’il est au lycée (investissement dans la vie de l’école, assiduité, engagement, etc.). Tous ces éléments sont pris en compte pour constituer la note de dossier. Les candidats au Concours Avenir sont ensuite classés en fonction de celle-ci. Un premier jet de candidats en ressort, “Les Grands Classés”, autrement dit les candidats qui ont les meilleurs dossiers (10% à 15% des candidats). Considérés comme l’élite, ces derniers sont affranchis des épreuves écrites. À l’inverse, tous les autres doivent passer ces épreuves prenant la forme de QCM, dans l’un des 30 centres d’examens de France. Parmi elles, il y a :
– une épreuve de mathématiques ;
– une épreuve de sciences (2e spécialité choisie en terminale) ;
– une épreuve d’anglais.
Ces QCM sont à points positifs (+3 points par bonne réponse) et négatifs (-1 point par mauvaise réponse), de sorte à éviter les stratégiques de hasard.
La note de dossier compte moins (40%) que celle des épreuves écrites (60%) du Concours Avenir. L’idée étant de mettre au même pied d’égalité l’ensemble des candidats et de permettre à celles et ceux qui n’auraient pas un excellent dossier de remonter dans le classement et intégrer des écoles d’ingénieurs d’excellence. « Le Concours Avenir a vraiment une stratégie d’équité. Le fait de donner un poids moins important au dossier et plus important aux épreuves a pour objectif de mettre tout le monde au même niveau au même moment, avec les mêmes épreuves, à la même date et dans les mêmes conditions. Il y aussi cette philosophie de dire que tout le monde a le droit à sa chance et en fonction du lycée dans lequel on vient, les candidats n’ont pas eu la même préparation. », explique Odile Matisse-Sarralié, responsable pédagogique du cycle préparatoire à l’EPF.
Le classement final de Parcoursup se compose donc des Grands Classés ainsi que des candidats qui ont le mieux réussi les épreuves écrites. L’affection d’un candidat dans l’une des écoles d’ingénieurs choisie dépend donc de son rang au Concours Avenir ainsi que des vœux formulés par les autres candidats sur Parcoursup dans ces mêmes formations.
Les modalités d’admission pour les profils bac STI2D et STL
Les candidats issus du baccalauréat STI2D passent également par le Concours Avenir, mais font l’objet d’un processus de recrutement qui se décline de celui des étudiants en bac général. Si l’étude de dossier reste assez similaire, l’EPF regarde également les éléments scientifiques qui y figurent en classe de première et terminale. À l’issue de cela, un premier classement est établi. On note toutefois l’absence des Grands Classés pour les candidats STI2D. Tous sont convoqués à un entretien de motivation et aucune épreuve écrite ne leur est imposée.
Durant cet échange, l’EPF interroge les candidats sur les raisons pour lesquelles ils ont fait le choix d’intégrer une école d’ingénieurs après un bac STI2D plutôt que les voies “plus naturelles” qui sont des BTS, des BUT, etc. Les questions des jurys portent également sur les attentes des candidats : volonté de suivre une formation généraliste ou spécialisée, ce qui les motivent à intégrer l’EPF, etc. « Cet entretien de motivation nous permet de vérifier si, derrière chaque candidat, se trouve un vrai projet professionnel, leur capacité à travailler en groupe, etc. », précise Odile Matisse-Sarralié.
Contrairement à la majorité des écoles d’ingénieurs de France, l’EPF n’est pas autant confronté aux problématiques de parité dans les candidatures reçues et les admis. La raison ? Son histoire. Fondée par Marie-Louise Paris en 1925, l’École Polytechnique Féminine a, depuis sa création, permis aux femmes de se former dans les secteurs technologiques et scientifiques. Actuellement, l’EPF compte 35% d’étudiantes contre une moyenne de 20% dans les autres écoles d’ingénieurs françaises.
L’EPF accorde une très grande importance à la motivation des candidats : « Il faut avoir une vraie motivation à aller vers l’école de son choix. Les profils que nous recherchons à l’EPF sont avant tout un étudiant ouvert, curieux, qui s’intéresse au monde et aux problématiques de notre société. », insiste Odile Matisse-Sarralié. Pour te préparer au Concours Avenir et augmenter tes chances d’intégrer l’EPF, plusieurs solutions sont mises à ta disposition pour te mettre en condition :
– participer aux journées de préparation au Concours Avenir organisées à l’EPF avec simulation des épreuves, conseils et méthodologie ;
– application mobile du Concours Avenir ;
– site web du Concours Avenir et ses annales.
École d’informatique : comment intégrer l’ÉSTIAM ?
Contrairement aux écoles d’ingénieurs présentées ci-dessus, l’école d’informatique ÉSTIAM ne recrute pas ses futurs étudiants via la plateforme Parcoursup. Celle-ci dispose de ses propres modalités d’admission. Pour dénicher les meilleurs profils, l’ÉSTIAM mise avant tout sur l’esprit de logique et le projet professionnel des candidats.
Pour intégrer cette école d’informatique de référence, les intéressés doivent tout d’abord se rendre sur le site officiel de l’ÉSTIAM et compléter le dossier de candidature en ajoutant un CV, une lettre de motivation, leurs bulletins de note, une copie de leur carte d’identité ainsi qu’une photo. Celles et ceux qui candidatent pour rejoindre l’ÉSTIAM, en 2e, 3e et 4e années, vont également passer des tests d’admission écrits. Les candidats post-bac ne sont pas concernés par ces tests.
Ces tests se composent d’une partie technique qui consiste à identifier leur niveau de connaissance en langage de programmation, outils réseau, bases de données et méthodologie. Une seconde se focalise sur le français et l’anglais. L’admission se termine par un entretien de motivation. Olivier Comes, directeur général de l’ÉSTIAM nous explique : « Nous ne voyons pas cet entretien comme une épreuve à proprement parler. Nous essayons de mettre le candidat dans un contexte plus naturel, basé sur l’échange, afin qu’il puisse s’exprimer plus facilement sans être trop stressé. Notre objectif est d’arriver à établir le dialogue pour comprendre quel est son projet professionnel et l’éclairer sur son choix d’orientation. ».
Web School Factory : une journée d’admission immersive
À la croisée entre la création digitale et le numérique, la Web School Factory s’inscrit comme l’une des “récentes” écoles incontournables dans ces secteurs. Pour recruter ses futurs étudiants, la Web School Factory dispose d’un processus de recrutement totalement immersif et se démarque de la plupart des écoles du digital et du numérique pour cela.
Les candidats se rendent sur le campus de la Web School Factory, situé dans le 14ème arrondissement de Paris, durant une journée entière, de 9h à 17h. Cette journée commence par des tests écrits de français, d’anglais et de culture numérique, tous sous forme de QCM. Ensuite, ils enchaînent avec un test de personnalité, l’objectif étant d’identifier la personnalité du candidat au sein d’un groupe.
En deuxième partie de matinée, les candidats sont en session de projet. Durant celle-ci (1h30), plusieurs groupes sont constitués où chacun analyse de long en large un site web en particulier afin d’identifier les points forts comme les axes d’amélioration en termes d’UX design. S’enchaîne alors une présentation orale devant un jury composé de membres de l’équipe pédagogique de la Web School Factory. « Cette étape nous permet d’évaluer leur aisance à l’oral, la manière dont ils ont travaillé en équipe ainsi que leur personnalité au sein du groupe. Le but étant de les immerger dans une initiation en mode projet, le cœur de notre pédagogie. », explique Christophe Carvalho, responsable digital à la Web School Factory.
Études Tech s’est rendu à l’une de ces sessions d’admission afin de mieux comprendre les spécificités de ce type de processus de recrutement. Les groupes soutiennent durant 20 minutes. Et on peut dire que si le stress peut parfois prendre le dessus (pour certains), le fond est toujours très pertinent (bravo à eux !).
Dans un ambiance presque familiale, les candidats déjeunent ensuite avec les étudiants de l’école afin d’en savoir plus sur la vie du campus et connaître leurs potentiels futurs camarades. L’après-midi, chaque candidat passe un entretien de motivation individuel. Durant une vingtaine de minutes, les étudiants se présentent et expliquent leur projet professionnel afin de savoir si celui-ci est en adéquation avec l’école et inversement. Cet entretien est également l’occasion pour le jury d’avoir un retour d’expérience du candidat suite au projet de la matinée. À noter qu’aucune compétence technique n’est demandée aux étudiants post-bac pour intégrer la Web School Factory en première année.
Concernant les candidats qui postulent directement en deuxième, troisième et quatrième années, un entretien technique est ajouté au processus de sélection. Ce dernier permet de vérifier l’acquisition des compétences nécessaires pour suivre comme il se doit la formation demandée par le candidat.