À l’heure où l’intelligence artificielle (IA) s’impose de plus en plus dans notre quotidien et notre réflexion, le groupe OMNES Education a présenté, pour la troisième année consécutive, son sommet de l’IA, avec pour thème “Intelligence Artificielle et performance”. Cette journée rassemble plus de 350 décideurs pour échanger sur l’entrepreneuriat dans un écosystème où l’IA évolue de manière fulgurante. Parmi les intervenants, on retrouve des experts en intelligence artificielle, des chercheurs, des entrepreneurs et dirigeants qui exploitent tous l’IA. Retour sur cette journée organisée sur le campus d’OMNES Education Lyon Rhône.
L’intelligence artificielle au cœur de la stratégie des entreprises
Le constat est sans appel : l’intelligence artificielle constitue un marché en pleine expansion technique et aux enjeux financiers cruciaux, si bien qu’elle représenterait 90 milliards de dollars d’ici 2025, contre 38 milliards de dollars en 2022.
IA : à la fois créatrice et destructrice d’emplois
Sans surprise, l’intelligence artificielle tend à créer de nouveaux métiers qui nécessiteront l’acquisition de nouvelles compétences chez les managers de demain. Parmi ces nouvelles professions, on retrouve le manager d’équipes homme-machine, l’investigateur données, le concepteur de réalité augmentée ou encore l’analyste machine learning quantique. Ces nouveaux métiers restent néanmoins des emplois spécifiques à fortes compétences techniques.
Qu’en est-il du secteur du management ? Cécile Dejoux, professeure des universités au Cnam et conférencière, met l’accent sur les changements positifs et négatifs qu’aura l’IA sur l’employabilité de demain : « Bon nombre de startups françaises en IA migrent vers les Etats-Unis lorsqu’elles ont besoin davantage de data pour développer leur expérimentation. »
Du côté de la sécurité, l’intelligence artificielle apparaît comme une solution pour remédier à une criminalité de plus en plus technologique. À l’heure où l’environnement croît vers une vulnérabilité de plus en plus présente, l’IA permet aux acteurs de la sécurité d’anticiper ces cybermenaces. « La gendarmerie nationale investit dans l’intelligence artificielle pour veiller à la sécurité de la population et des citoyens. », explique le Général Patrick Perrot, coordonnateur pour l’intelligence artificielle au sein de la Gendarmerie nationale. Pour l’heure, la Gendarmerie nationale compte doubler ses effectifs d’experts en intelligence artificielle.
Des enjeux qui se jouent dès l’entrée dans le supérieur
À la question “Comment convaincre les parties prenantes que les projets IA contribuent à la performance des entreprises ?”, François Stéphan, directeur d’ECE (école d’ingénieurs d’OMNES Education) répond : « Dès leur entrée dans le supérieur, nous veillons à ce que nos étudiants comprennent l’impact de la data et de l’intelligence artificielle dans notre société. Pour cela, l’ensemble de nos formations disposent de majeures dans ces deux secteurs, très porteurs d’employabilité. Toutefois, cela ne suffit pas. Ces métiers évoluent sans cesse, si bien que la frontière entre formation initiale et formation continue s’estompe peu à peu. Les entreprises doivent former continuellement leurs salariés de manière à anticiper et répondre à ces évolutions. »
Une ressource encore trop peu exploitée par toutes les entreprises
Si la technique de l’intelligence artificielle est, aujourd’hui, totalement maîtrisée, deux défis restent encore à éclaircir selon Pascal Montagnon, directeur de la chaire de recherche “Innovation Digitale, Data Science & Intelligence Artificielle” et auteur de l’ouvrage “Intelligence artificielle, le prix de la performance”.
Le premier est le déficit pédagogique dans lequel les capacités et limites de l’IA restent encore floues. « Beaucoup de chefs d’entreprise se vantent de faire de l’intelligence artificielle, mais font davantage de digital. Il est important de définir ce que peut apporter l’IA pour une entreprise ou une organisation. », souligne Pascal Montagnon. Néanmoins, certains grands groupes font d’ores et déjà appel à l’intelligence artificielle pour leur stratégie de développement. C’est notamment le cas d’Amazon où 1 emploi sur 7 est occupé par un robot. De son côté, l’Oréal a développé un chatbot dédié aux candidats à la recherche de stage ou postes en conseillers beauté.
Le second enjeu est la nécessité de disposer de données de qualité et en quantité suffisante. Cela permettra notamment de développer un modèle de traitement de données le plus précis possible et/ou mettre en place des règles de traitements automatiques dans les organismes. « Je suis convaincu que l’IA permettra aux individus d’augmenter notre intelligence et permettra aux entreprises de réaliser des choses à plus forte valeur ajoutée. », souligne Pascal Montagnon.
Les enjeux éthiques de l’intelligence artificielle
L’utilisation de l’intelligence artificielle nécessite également de s’interroger sur les enjeux éthiques qu’elle engendre. En effet, l’IA tend à remettre en jeu l’autonomie humaine, les rapports sociaux et politiques, mais aussi l’apport du numérique aux objectifs de développement durable. Pour Laurence Devilliers, professeure d’Intelligence Artificielle à l’université de la Sorbonne et directrice d’une équipe de recherche au CNRS-LISN : « Il est primordial de préserver l’intelligence collective pour arriver à vivre avec l’IA. L’avantage de l’intelligence humaine est que nous apprenons dans un environnement, une culture et d’information. Un robot ne profitera jamais de ces éléments pour apprendre. »
L’enjeu ici est de normer l’utilisation de l’IA afin d’encadrer l’impact psychique sur les individus, notamment chez les plus jeunes.
L’émergence du métavers en faveur de l’IA dans l’économie réelle
Étroitement lié à l’intelligence artificielle, le métavers apparaît comme le futur d’internet. C’est en tout cas ce qu’approuve l’entrepreneur Albert Meige : « Le métavers n’est pas seulement une collection de plateforme collective, mais bel et bien la future version d’internet. Il représentera une réelle révolution, de l’ordre de ce que le smartphone a apporté en matière d’usage, il y a dix ans de cela maintenant. Cette nouvelle technologie vient effacer, petit à petit, les frontières entre le réel et le virtuel. »
Lire aussi : Tout savoir sur le métavers
Le métavers se caractérise notamment par la convergence de trois industries, à savoir le jeu vidéo, les outils de travail collaboratifs et les réseaux sociaux. De nouveaux cas d’usages verront le jour, et ce, selon différentes segmentations :
– les individus : gaming, expérience sociale, participation à un événement ;
– les entreprises : futurs outils de collaboration ;
– les industries : collaboration d’un objet technique.