OpenAI, société qui a développé ChatGPT, le nouveau moteur de recherche basé sur l’intelligence artificielle, ne cesse de croître depuis son lancement il y a huit ans. Mais alors comment fonctionne ce nouvel outil révolutionnaire et qui se cache derrière ? Études Tech explore les coulisses de la société qui commence à faire de l’ombre aux géants de l’informatique.
Qui possède OpenAI et qu’est-ce que c’est ?
OpenAI est une société fondée en 2015 par plusieurs entrepreneurs, dont Elon Musk. L’objectif de l’entreprise est de développer des technologies d’intelligence artificielle, en les rendant accessibles à tous puisque l’entreprise a d’abord été créée en tant qu’association à but non lucratif. Trois ans après sa création, Elon Musk quitte le navire, et la société devient une entreprise à « but lucratif plafonné », afin d’attirer les nouveaux investisseurs.
L’organisation est considérée comme l’une des plus importantes dans le domaine de l’IA et ses employés publient régulièrement leurs travaux de recherche sous forme de publications scientifiques, de logiciels open source et de données, toujours dans cette optique de transparence et d’accessibilité des utilisateurs. Son récent succès provient du développement d’un outil : ChatGPT, un moteur de recherche intelligent capable de répondre à n’importe quelle recherche.
Qu’est-ce que ChatGPT ?
Parmi les innovations créées par OpenAi, ChatGPT est sans aucun doute la plus populaire, avec près de 100 millions d’utilisateurs recensés en deux mois. Le logiciel est un modèle de langage basé sur la transformation de GPT (Generative Pretrained Transformer), un des modèles de langage les plus populaires et performants dans l’industrie de l’IA.
Le site a été entraîné sur des milliards de phrases en anglais et est désormais capable de générer du texte de manière autonome. Il est conçu pour imiter la conversation humaine, afin de produire des réponses cohérentes et pertinentes aux questions posées. Exclusivement anglophone dans un premier temps, l’outil est aujourd’hui capable de répondre dans plusieurs dizaines de langues, même si sa compréhension reste parfois limitée.
La richesse de ChatGPT réside dans sa capacité à répondre à toutes les demandes possibles et imaginables et se positionne, avec sa dernière version GPT-4, comme un concurrent sérieux de Google et autres moteurs de recherche connus aujourd’hui.
Lire aussi : Découvrir les nouvelles fonctionnalités de Chat GPT-4
Le fonctionnement de GPT-3, le modèle gratuit
Le GPT-3 (Generative Pretrained Transformer 3) est un modèle de langage développé par OpenAI basé sur la structure Transformer. Il succède à GPT-2, en juillet 2020 et est dix fois plus puissant que n’importe quel programme similaire, grâce à 175 milliards de paramètres.
Lors de ce processus d’entraînement, le modèle est exposé à de vastes quantités de données textuelles. Plus le GPT est sollicité, plus il développe sa base de données. Ainsi, au fil de l’entraînement, le modèle développe une compréhension générale du langage et de ses différentes utilisations.
Une fois formé, le modèle peut être utilisé pour effectuer différentes tâches de traitement du langage naturel comme la génération de textes, la traduction automatique, la réponse à des questions et la classification de textes.
En résumé, le GPT-3 utilise un apprentissage supervisé pour développer une compréhension générale du langage, qui peut ensuite être utilisée pour effectuer différentes tâches de traitement du langage naturel.
Lire aussi : Quel est le salaire d’un ingénieur IA ?
Comment bien utiliser OpenAI ?
Les fonctionnalités d’OpenAI
Si ChatGPT est aujourd’hui le fer de lance d’OpenAI, l’entreprise américaine propose aussi une gamme de produits et de services d’IA pour aider les entreprises à améliorer leur productivité, en voici quelques exemples. GPT-3 (Generative Pretrained Transformer 3) est un modèle de langage de pointe qui peut générer du texte de manière autonome en utilisant des algorithmes d’apprentissage automatique. Il peut être utilisé pour des tâches telles que la génération de résumés, la traduction automatique et la reconnaissance de la langue.
OpenAI API, lui, est un service d’IA Cloud qui permet aux développeurs de construire et d’intégrer des solutions d’IA dans leurs applications. Il offre une variété de fonctionnalités, notamment la reconnaissance de la langue, la génération de texte, la traduction automatique et la reconnaissance d’images.
On retrouve également OpenAI Codex, une plateforme qui aide les entreprises à trouver des solutions d’IA pour résoudre des défis complexes en utilisant des algorithmes d’apprentissage automatique. OpenAI Gym est un environnement de développement pour les algorithmes d’apprentissage par renforcement qui permet aux développeurs de tester et d’entraîner des agents autonomes.
Enfin, OpenAI SPARSE est un modèle de traitement du langage qui peut effectuer des tâches complexes, telles que la compréhension du contexte et la génération de réponses, en utilisant des algorithmes d’apprentissage profond.
Utilisation d’Open AI : le guide
OpenAI possède aujourd’hui une multitude de fonctionnalités et il est possible de s’y perdre. Voici quelques conseils pour optimiser l’utilisation de l’ensemble des outils proposés par la start-up américaine. Pourquoi utiliser cet outil ? Avant de commencer à utiliser OpenAI, il est important de comprendre clairement ce que tu souhaites réaliser et sélectionner les outils appropriés pour atteindre tes objectifs.
OpenAI offre une gamme de produits et services (évoqués ci-dessus). Il est primordial de comprendre les fonctionnalités et les limitations de chaque produit pour choisir celui qui te convient le mieux. Après avoir créé un compte sur la plateforme, tu peux désormais configurer et tester l’outil que tu as sélectionné.
Néanmoins, il est important de surveiller régulièrement les performances de l’outil et de tenir compte des mises à jour et des améliorations apportées par OpenAI pour tirer le meilleur parti de ses fonctionnalités.
ChatGPT connaît actuellement un tel succès qu’il suscite de nombreuses interrogations quant à son utilisation, notamment auprès des étudiants, engendrant une certaine méfiance auprès des enseignants.
Est-ce que OpenAI est gratuit ?
Si l’outil ChatGPT est partiellement gratuit, plusieurs fonctionnalités payantes existent et les tarifs varient en fonction de la quantité de requêtes effectuées et des fonctionnalités utilisées : il est possible de demander un devis personnalisé à OpenAI en fonction de ses besoins.
Cependant, OpenAI a également publié certaines de ses technologies sous licence open-source, ce qui permet aux développeurs de les utiliser et de les intégrer à leurs propres projets sans coût supplémentaire.
Concernant ChatGPT, un abonnement à 20$ par mois est disponible, qui offre l’accès de nouvelles fonctionnalités, permet d’accéder au site en priorité lorsque celui-ci est saturé, en assurant des réponses rapides et complètes.
À lire : Bing Chat, le concurrent à ChatGPT de Microsoft
Google lance Bard pour contrer ChatGPT d’OpenAI-Microsoft
Devant le succès récent de ChatGPT, le géant américain de l’informatique se devait de réagir et a lancé, début février 2023, l’outil Google Bard, un moteur de recherche basé sur l’intelligence artificielle, qui ressemble sensiblement au logiciel développé par OpenAI quelques mois plus tôt. Google vient de l’intégrer à son moteur de recherche aux États-Unis et au Royaume-Uni. Pour l’heure, l’outil conversationnel de Google n’est pas encore disponible en France.
La récente montée en puissance de ChatGPT a fait naître une grande inquiétude chez Google et ses dirigeants : ils travaillent désormais d’arrache-pied pour détourner l’attention d’OpenAI et de Microsoft. Malheureusement, Google semble avoir agi dans la précipitation, car une erreur a été commise lors de la présentation de l’outil, provoquant une chute de l’action de l’entreprise : -9% depuis le début de la première semaine du mois de février.
Lire aussi : Ce qu’il est possible de faire avec Google Bard
DetectGPT, le traqueur de ChatGPT développé par l’Université de Stanford
Pour aller plus loin que simplement interdire à ses étudiants l’utilisation de ChatGPT, l’Université de Stanford a développé DetectGPT. Son rôle ? Traquer et éliminer chaque écrit généré par le chatbot d’Open AI. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, DetectGPT n’agit pas en analysant une multitude de textes, ni en accumulant d’innombrables connaissances quant aux textes générés par une intelligence artificielle. Mais alors comment détecte-t-il la présence de ChatGPT ? C’est très simple.
L’outil développé par l’Université de Stanford se base sur l’analyse de fake news. Et les nombreux tests réalisés par CNET, prenant la forme d’articles inexacts, ont démontré l’efficacité de DetectGPT.
Les dernières actualités à propos d’OpenAI
ChatGPT est désormais interdit en Italie
La nouvelle vient de tomber, ChatGPT est désormais interdit dans toute l’Italie. Le vendredi 31 mars, la Garante, organisme de surveillance de la protection des données en Italie, a pris la décision d’interdire temporairement l’accès au chatbot en raison de soupçons de violations de la vie privée. Cette décision a été mise en application immédiatement. Bien que certaines personnes aient des craintes quant à l’impact de l’IA sur l’humanité, l’Italie est davantage préoccupée par la protection des données personnelles de ses citoyens, ce qui nécessite qu’OpenAI cesse de traiter les données des Italiens conformément à cette décision. Cette décision radicale et immédiate a été motivée par des soupçons de violations des règles de l’UE en matière de protection des données telles que prévues par le RGPD, le règlement européen sur la protection des données personnelles de 2016.
La valorisation d’OpenAI atteint des sommets
OpenAI continue d’affoler les compteurs. La société américaine spécialiste de l’intelligence artificielle générative, auparavant simple association à but non-lucratif, pèse désormais plus de 29 milliards de dollars. Selon le Wall Street Journal, les équipes dirigeantes de la start-up sont en discussion avec plusieurs fonds d’investissement, souhaitant injecter plus de 300 millions de dollars en échange du rachat de parts dans l’entreprise.
Une nouvelle vague d’investissement qui intervient trois ans après le milliard de dollars injecté par le géant Microsoft dans la l’entreprise et témoigne de l’attractivité grandissante d’OpenAI à travers le monde : une ascension fulgurante qui commence à inquiéter un autre géant de l’informatique, Google.
Après Dall-E et ChatGPT, OpenAI lance une nouvelle IA
Open AI a récemment évoqué une partie des nouveautés qui attendent ses intelligences artificielles génératives dans les prochains mois. Après avoir parlé de ChatGPT 4, la firme a annoncé l’arrivée d’une nouvelle IA capable de générer des vidéos.
Sam Altman, PDG et co-fondateur d’OpenAI, a accordé une interview à StrictlyVC, un média d’actualité de la Sillicon Valley lorsque de laquelle il a évoqué l’évolution de ChatGPT. D’après lui, la prochaine évolution du modèle de langage, n’est pas près de voir le jour et sortira lorsque « nous serons certains que nous pouvons la publier en toute sécurité et de manière responsable ».
Identifier les textes écrits par ChatGPT, c’est possible
Nombreux sont les professionnels de l’enseignement à voir ChatGPT d’un mauvais œil en raison des triches et aides dont bénéficient aujourd’hui les élèves. Plusieurs établissements scolaires de New York, aux États-Unis ont même déjà bloqué l’accès à ChatGPT à leurs élèves, tant l’IA se révèle performante pour leur permettre de réaliser leurs devoirs sans trop d’efforts. Une problématique qu’appréhende Sam Altman avec philosophie : « Nous entendons des enseignants qui sont naturellement très inquiets de l’impact tout ça sur les devoirs. Nous entendons aussi beaucoup d’enseignants qui disent : Waouh, c’est un tuteur personnel incroyable pour chaque enfant ».
Cependant, un étudiant américain a trouvé une parade pour contrer ce phénomène grâce au développement d’un algorithme permettant de déterminer si des contenus textuels ont été produits par l’intelligence artificielle d’OpenAI ou écrits par un être humain.
GPTZero : voici le nom du système capable de démasquer ChatGPT. Le logiciel se charge d’analyser le texte qu’on lui soumet ; il commence ensuite par évaluer sa complexité, puis son caractère aléatoire par rapport à un modèle de texte et enfin, il vérifie l’uniformité du texte dans sa globalité. Tous ces éléments permettent, à priori, d’avoir une idée assez précise pour déterminer si le contenu a été créé par un humain ou par une machine.
Sur Twitter, Edward Tian a publié plusieurs vidéos sur lesquelles on peut voir son outil en action. GPTZero est une webapp gratuite, accessible pour l’heure en version bêta depuis n’importe quel navigateur. Pour en profiter, c’est ici que ça se passe.
Playground, l’outil professionnel d’OpenAI
Playground est également un produit développé par OpenAI et peut-être considéré comme une version plus pointue de ChatGPT. Son interface est accessible depuis le site officiel de l’entreprise mais nécessite le recours à des crédits : une fois ceux-ci épuisés, il faut payer pour pouvoir continuer à l’utiliser.
Playground est un système plus puissant, plus précis et surtout personnalisable. Son utilisation s’oriente davantage vers les professionnels souhaitant avoir des résultats exploitables, au-delà d’une simple discussion avec une IA.
Lire aussi : Top 10 des films sur l’intelligence artificielle (IA) à voir absolument
Hong Kong : 2 universités bannissent l’utilisation de ChatGPT
L’utilisation de l’IA Chat GPT n’est pas uniquement interdite au sein des universités américaines. En effet, après la forte augmentation de l’utilisation de ChatGPT, le vice-président de l’Université de Hong Kong (HKU) a rapidement déclaré que toute utilisation présumée d’outils basés sur l’intelligence artificielle pour les cours serait considérée comme du plagiat. La HKU est ainsi devenue la première université à interdire l’utilisation d’outils basés sur l’IA en Asie. La Hong Kong Baptist University (HKBU) a rapidement suivi cette interdiction la semaine dernière, tandis que l’Université chinoise a mis en place un comité pour en discuter.
Cependant, bien que ces universités interdisent aux étudiants d’utiliser ChatGPT pour leurs travaux, elles n’ont pas encore mis en place de politique véritable contre ces outils.
Un développeur porte plainte contre ChatGPT
Il y a quelques jours, David Libeau, un développeur parisien âgé de 27 ans, a déposé une plainte auprès de la CNIL. La raison ? Ce dernier accuse l’intelligence artificielle d’Open AI de « défaut de loyauté », « manque de transparence » et d’« absence apparente de base légale ». Le média ActuParis est parti à sa rencontre pour en savoir plus sur ses motivations. Il explique : « Si vous demandez à Chat GPT d’écrire une biographie sur David Libeau, il refusera. Par contre, au cours d’une conversation, en insistant, les bornes disparaissent. C’est ce qui s’est passé avec moi. L’intelligence artificielle s’est mise à raconter n’importe quoi : que j’avais organisé une manifestation sur les droits d’auteurs, que j’étais co-fondateur de l’association La Quadrature du net, etc. L’algorithme a compris que j’étais dans la sphère des personnes liées aux libertés publiques. Et à partir de là, il a tout inventé. »
Pour l’heure, le principal concerné attend que la CNIL prenne des mesures nécessaires. Néanmoins, David Libeau n’est pas favorable à la suspension de ChatGPT, mais souhaite plutôt comprendre pourquoi un grand nombre d’acteurs investissent dans cette technologie si l’IA génère des descriptions erronées.
Google contre-attaque
Le projet Bard de Google
Prabhakar Raghavan, responsable de la recherche chez Google, a dévoilé en détail Bard, la nouvelle technologie conversationnelle concurrente de ChatGPT d’Open AI. Lors d’une brève présentation, Raghavan a illustré les capacités de Bard avec de nouveaux exemples. Il a expliqué que cette technologie permettrait à Google de fournir des réponses plus complexes et conversationnelles aux requêtes, comme des recommandations sur les meilleures périodes pour observer des constellations ou des informations sur les avantages et les inconvénients des véhicules électriques. Une diapositive a également montré comment Bard peut être utilisé pour planifier un voyage en Californie du Nord. Raghavan a souligné que le potentiel de l’IA générative va au-delà du langage et du texte, et a également détaillé une autre technologie de Google appelée « multisearch » qui permet de rechercher des informations de manière « visuelle ».
Bard, un outil révolutionnaire ?
Après plusieurs semaines de développement interne, Google a récemment annoncé le déploiement de son nouveau logiciel basé sur l’intelligence artificielle : Bard. Avec lui, Google se positionne comme l’un des leaders du marché de l’IA en proposant un outil aux fonctionnalités multiples. Contrairement à ChatGPT, Bard dispose d’un accès total et gratuit à Internet, lui permettant ainsi d’obtenir des informations à jour et en temps réel.
Google Bard aide également à la création de contenus SEO en analysant les données du site indiqué par l’utilisateur. L’IA propose ensuite plusieurs mots-clés et optimisations possibles. Parmi les autres fonctionnalités développées par Bard, l’outil intègre gratuitement une large gamme de plug-ins et sera également capable de prendre en charge jusqu’à vingt langages de programmation à l’avenir.
Bard est également capable de d’analyser une image et d’en tirer des informations. Cependant, ce logiciel n’est pas encore disponible en France, ni dans les autres pays membres de l’Union européenne. Pourquoi ? Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) impose certaines mesures de confidentialités, qui doivent encore être négociées avec Google.
Ainsi, Google Bard est actuellement utilisable dans 180 pays à travers le monde et se présente comme un concurrent sérieux à ChatGPT, qui a enregistré près de deux milliards de visites rien qu’au mois d’avril dernier.