ChatGPT n’en finit pas de faire parler de lui. Après le lancement de son nouveau modèle, ChatGPT-4, le gouvernement italien vient d’annoncer l’interdiction du robot conversationnel d’OpenAI dans tout le pays en raison de préoccupations concernant le respect du RGPD et de l’absence de vérification de l’âge des utilisateurs. On t’explique, dans cet article, les raisons de cette annonce.
Pourquoi ChatGPT est interdit en Italie ?
Le chatbot bien connu d’OpenAI, ChatGPT, a récemment suscité des préoccupations. Ce vendredi 31 mars, l’organisme de surveillance de la protection des données en Italie, la Garante per la protezione dei dati personali, a décidé de temporairement interdire l’accès au chatbot en raison de soupçons de violations de la vie privée. Cette décision a été mise en œuvre immédiatement.
En effet, bien que certains craignent que l’intelligence artificielle (IA) ne soit préjudiciable à l’humanité, l’Italie est plus préoccupée par la protection des données personnelles de ses citoyens. OpenAI doit donc cesser de traiter les données des Italiens conformément à cette décision.
Mais alors pourquoi une décision aussi radicale et immédiate ? Cette décision d’interdire l’accès à ChatGPT a été motivée par des soupçons de violations des règles de l’UE en matière de protection des données conformément au RGPD, le règlement européen sur la protection des données personnelles de 2016.
La Garante italienne s’appuie notamment sur quatre manquements présumés de la part d’OpenAI. Tout d’abord, l’entreprise n’a pas mis en place un système de vérification de l’âge de ses utilisateurs, ce qui est normalement une obligation du RGPD. Étant donné que l’agent conversationnel est réservé aux utilisateurs de plus de 13 ans, l’absence de filtre pour vérifier l’âge expose les mineurs à des réponses inadaptées à leur niveau de développement et de conscience de soi.
Également, l’entreprise américaine n’a pas signalé aux autorités italiennes la fuite de données de certains abonnés de ChatGPT Plus le 20 mars dernier, ce qui est aussi une obligation du RGPD. De plus, OpenAI n’a pas informé les utilisateurs que leurs données seraient réutilisées pour entraîner ses modèles d’IA, et l’entreprise ne dispose d’aucune base légale justifiant la collecte massive de ces données pour former ses algorithmes.
Outre le blocage de ChatGPT dans l’ensemble du pays, l’Italie exige également qu’OpenAI propose une solution pour remédier à la situation dans les 20 prochains jours. Si aucune mesure n’est prise d’ici là, l’entreprise américaine risque une amende pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% de son chiffre d’affaires annuel mondial.
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CharGPT : un possible risque d’interdiction en France ?
Tu l’auras compris, l’Italie est le premier pays occidental à prendre une telle mesure à l’encontre du chatbot le plus utilisé au monde. Toutefois, il n’est pas le premier au monde à interdire l’utilisation de ChatGPT. En effet, l’outil conversationnel d’Open AI n’est pas disponible en Chine continentale, à Hong Kong, en Iran et en Russie, ainsi que dans certaines régions d’Afrique.
Pour l’heure, la CNIL française n’a pas encore lancé de procédure similaire, mais a déclaré à la Tribune qu’elle se coordonnait avec la Garante. On peut se demander si cette action est une mesure excessive de la part de l’autorité italienne ou un premier avertissement tardif pour ChatGPT, qui compte déjà plus de 100 millions d’utilisateurs.
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Les récentes mesures prises par Open AI
En raison de son blocage en Italie, OpenAI a dû réagir rapidement. L’autorité de régulation du pays a émis plusieurs reproches, dont celui de l’absence de vérification d’âge des utilisateurs. OpenAI a rapidement corrigé cette erreur en interdisant l’accès au chatbot aux mineurs sans l’accord d’un adulte.
Il est donc certain que ChatGPT finira par mettre en place une limite d’âge pour ses services. La manière dont cette vérification sera réalisée reste encore incertaine, mais il est certain que cela ne sera pas du goût de tout le monde. OpenAI doit désormais résoudre les autres problèmes soulevés par le régulateur, notamment en matière de protection des données, suite à la récente fuite massive d’informations personnelles des utilisateurs.